Date de naissance : dimanche 18 août 1929
Profession : Chanteur, Compositeur
Genre : Chanson française
"Santiano", "Stewball" ou encore "Celine", autant de titres qui confèrent à Hugues Aufray un statut à part dans la Chanson française et lui assurent la fidélité du public.
Après une scolarité dans la Tarn, pour fuir l'occupation allemande, et un passage par Madrid, où il suit son père, Hugues Aufray monte à Paris en 1948 pour intégrer l'école des Beaux Arts.
Malgré son souhait de devenir peintre, la réalité financière le contraint à abandonner cette voie et à devenir chanteur de rues pour subvenir à ses besoins.
Durant une dizaine d'années, il se produit tantôt dans des bars, tantôt dans des cabarets où il interprète notamment des morceaux de Georges Brassens, qu'il admire.
Conscients de son talent et soucieux de le voir quitter l'amateurisme, ses proches le poussent à participer à un radio crochet, qu'il remporte avec "Le poinçonneur des Lilas", Chanson d'un auteur compositeur et interprète encore inconnu, un certain Serge Gainsbourg .
Sa victoire lui permet d'être remarqué par la maison de disques Barclay avec qui il enregistre son premier 45 tours "Y avait Fanny qui chantait".
Son début de carrière est également marqué par l'invitation de Maurice Chevalier qui lui demande de venir se produire avec lui à New-York. La ville le séduit, après un bref retour à Paris pour des passages chez Patachou et à l'Echelle de Jacob, il s'y installe et y fait une rencontre déterminante pour la suite de sa carrière, celle avec Bob Dylan. Rapidement Hugues Aufray adopte son style folk-song et joue avec une guitare sèche.
De retour en France, il ne pense plus qu'à adapter les textes de cet auteur compositeur et interprète. C'est chose faite en 1961 avec "Santiano" qui devient un énorme succès et sur lequel il s'accompagne également d'un banjo, à la manière des étudiants américains, adeptes du "skiffle", cette musique qui associe donc guitare sèche et banjo.
En 1963 en pleine déferlante yéyé, le chanteur, qui parvient à imposer son style, est sollicité pour l'Eurovision, où il représente le Luxembourg, avec "Dès que le printemps revient". La Chanson , qui ne remporte pas le concours, est un nouveau succès.
Johnny Hallyday l'invite alors à assurer la première partie de son spectacle à l'Olympia, où Hugues Aufray revient l'année suivante avec Alain Barrière.
Désireux de faire connaître en France l'oeuvre de Bob Dylan , il fait appel à Pierre Delanoé et à Jean-Pierre Sabar pour adapter ses Chanson s. L'album "Aufray chante Dylan", qui contient notamment "L'homme orchestre", sort en 1965.
L'année suivante, il se produit sur la scène de l'Olympia durant trois semaines et connaît un énorme succès avec "Céline" et "Stewball", un titre largement inspiré par son amour pour les chevaux et la nature, qu'il a développé lors de son enfance dans le Sud de la France.
Hugues Aufray se tourne vers un registre plus traditionnel en 1970 avec le disque "Avec amour", dédié à sa femme. Le public n'est pas convaincu par cette nouvelle orientation, l'artiste décide de prendre du recul et se retire après un passage par Bobino et une tournée en 1971.
Il revient en 1978 avec un Double album "Transatlantic" et une tournée. Il faut attendre cinq ans pour que le chanteur s'offre une grande scène, celle de l'Olympia avant de partir sur les routes africaines. Il participe d'ailleurs en 1985 à la "Chanson pour l'Ethiopie", initiée par Renaud , l'un des ses fervents admirateurs. Cinq ans plus tard, il fête ses trente ans de carrière avec un album qui reprend ses plus grands succès et s'offre l'Olympia l'année suivante, entouré d'une dizaine de musiciens qui l'accompagnent sur une trentaine de titres.
En 1995, sort "Aufray trans Dylan" qui rassemble une nouvelle fois des textes de l'interprète américain adaptés par Hugues Aufray lui-même. La lutte contre les discriminations et la défense de l'environnement sont des thèmes qu'il reprend également sur son disque hispanisant "Chacun sa mer" qui sort en 1999.
En 2002, Johnny Hallyday le sollicite pour écrire le texte de son titre "Si c'était à refaire", extrait de son album "A la vie, à la mort", et l'invite à le rejoindre sur scène l'année suivante.
En 2005, en hommage à Félix Leclerc, il sort le disque " Hugues Aufray chante Félix Leclerc" dans lequel il reprend seize des succès du chanteur québécois. "Moi mes souliers" ou encore "J'ai deux montagnes à traverser" sont quelques uns des titres qu'il interprète au Théâtre du GymNase avant de se produire une nouvelle fois à l'Olympia. Un spectacle qui fait l'objet d'un album "Plus live que jamais".
2007 est une année pour le moins chargée pour l'artiste qui rédige d'abord un livre, "Mes secrets pour rester jeune".
Mais c'est surtout la sortie en septembre de son album "Hugh" qui retient l'attention. Un disque riche de quinze titres. Des Chanson s dans lesquelles le grand chef indien se raconte et déclame sa flamme pour ses principales sources d'inspirations musicales, en particulier le folk, le jazz manouche et les ballades éternelles.
Suit une tournée à travers la France, avec un passage par la salle parisienne de l'Olympia du 19 au 21 octobre, et en Belgique notamment. C'est également en fin d'année que sort le tome un de son autobiographie, "Droit dans mes santiags 1929-1980". Hugues Aufray est de retour sur la scène du Palais des Sports de Paris le 30 mai 2008.
Il faut attendre octobre 2009 pour qu'Hugues Aufray effectue son retour à la faveur d'un nouvel album "New yorker" sur lequel l'artiste reprend des Chanson s de Bob Dylan , qu'il a fait découvrir dans l'hexagone, au début des années 60.
Pour l'accompagner en duo sur cet opus les plus grands noms de la Chanson française : Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Francis Cabrel, Jane Birkin, Bernard Lavilliers ou encore Laurent Voulzy .
Le 6 et 7 novembre de la même année,Hugues Aufray est sur la scène parisenne du Grand Rex dans la cadre d'une nouvelle tournée.
Alors que déferle la vague yéyé, les textes (discrimination ou écologie...) et les couleurs musicales (le skiffle) choisis par Hugues Aufray continuent d'insuffler un vent nouveau.
Précurseur, l'artiste est demeuré fidèle à ses idées et à son art de vivre, ce qui n'a pas manqué de l'éloigner des médias, lorsque le public, toutes générations confondues, lui reste fidèle.